Tracy McGrady, surnommé « T-Mac », est l’un des joueurs les plus spectaculaires et talentueux de l’histoire de la NBA. Connu pour sa capacité à scorer dans toutes les situations, son aisance technique et sa polyvalence, il a marqué les années 2000 et inspiré une génération entière de basketteurs. Double champion des scores, septuple All-Star et membre du Hall of Fame, McGrady est reconnu comme l’un des meilleurs ailiers de sa génération. Cet article vous offre un portrait complet de cette légende du basket.
- Jeunesse et débuts
- Draft et premiers pas en NBA
- L’explosion à Orlando
- Impact de son passage à Orlando
- L’ère Rockets et ses exploits historiques
- Impact et héritage de son passage aux Rockets
- Style de jeu et qualités
- Distinctions et records
- Signification de ses distinctions
- Blessures et fin de carrière
- Conséquences des blessures sur son héritage
Jeunesse et débuts
Tracy Lamar McGrady Jr. voit le jour le 24 mai 1979 à Bartow, une petite ville de Floride, aux États-Unis. Il grandit principalement à Auburndale, dans le comté de Polk, un environnement modeste où la vie n’est pas toujours facile pour sa mère, Melanise Williford, qui élève Tracy seule avec l’aide de sa grand-mère. Dès son plus jeune âge, McGrady découvre le basket, sport qui va rapidement devenir pour lui une passion et un espoir de changer le destin de sa famille.
Très grand pour son âge, doté d’une envergure exceptionnelle, Tracy montre dès l’école primaire un talent athlétique hors norme. Il pratique aussi le baseball, un sport dans lequel il excelle, et qu’il considère même comme une alternative sérieuse avant de s’orienter définitivement vers le basket. À l’adolescence, sa croissance et sa coordination hors du commun le font remarquer dans les ligues de jeunes, où il domine facilement ses adversaires. Ses performances attirent l’attention des recruteurs et des médias régionaux, fascinés par ce lycéen capable de jouer à tous les postes et de marquer des paniers spectaculaires.
Tracy commence son parcours au lycée Auburndale High School en Floride, où il impressionne par ses statistiques et sa capacité à transformer chaque match en démonstration. Soucieux de progresser et de se confronter au plus haut niveau possible, il décide ensuite de rejoindre la Mount Zion Christian Academy, une prestigieuse école préparatoire située à Durham, en Caroline du Nord. Ce choix marque un tournant décisif dans sa carrière : au sein de ce programme d’élite, il évolue avec et contre certains des meilleurs jeunes joueurs du pays, attirant l’attention des recruteurs universitaires et des scouts NBA.
Durant sa saison 1996-1997 à Mount Zion, McGrady est tout simplement inarrêtable. Il tourne à plus de 27 points, 8 rebonds, 7 passes et 3 contres par match, affichant un arsenal technique impressionnant pour un joueur de 17 ans. Ses performances lui valent d’être élu meilleur joueur lycéen des États-Unis (USA Today High School Player of the Year), une récompense convoitée qui place son nom parmi les plus grandes promesses du basket américain. Cette consécration fait de lui l’un des lycéens les plus médiatisés de la fin des années 1990, au même titre que des futurs grands comme Kobe Bryant.
Alors que de nombreuses universités prestigieuses, dont Kentucky et Florida State, souhaitent le recruter, Tracy McGrady choisit de suivre la voie de son idole Kevin Garnett et décide de se présenter directement à la draft NBA, sans passer par la case universitaire. À l’époque, ce choix reste rare et audacieux, réservé à une poignée de joueurs jugés vraiment prêts physiquement et mentalement. McGrady fait partie de ces jeunes prodiges capables de passer directement de la high school à la NBA, une trajectoire qui marquera sa génération.
En juin 1997, son rêve devient réalité lorsqu’il est sélectionné au 9ᵉ rang de la draft NBA par les Toronto Raptors. À seulement 18 ans, il rejoint la ligue professionnelle nord-américaine et s’apprête à affronter les meilleurs joueurs du monde. Ces débuts à Toronto vont lui permettre de poser les fondations d’une carrière qui s’annonce déjà exceptionnelle.
Draft et premiers pas en NBA
Tracy McGrady entre dans la draft NBA 1997 auréolé de son statut de meilleur joueur lycéen du pays. Son potentiel exceptionnel, son physique hors norme et sa maturité sur le terrain intriguent de nombreuses franchises, même si le choix de passer directement de la high school à la NBA reste risqué et peu fréquent à l’époque. En juin 1997, lors de la draft qui se tient au Charlotte Coliseum, McGrady est sélectionné en 9ᵉ position par les Toronto Raptors, une jeune franchise fondée seulement deux ans plus tôt, qui espère construire son avenir autour de jeunes talents prometteurs.
À seulement 18 ans, McGrady devient l’un des plus jeunes joueurs de l’histoire de la ligue. Lors de ses premiers entraînements et de la Summer League, il impressionne immédiatement par son envergure, sa fluidité et ses qualités athlétiques, mais aussi par son intelligence de jeu, inhabituelle pour un joueur sortant directement du lycée. Malgré cela, la transition vers la NBA est difficile : la ligue est plus physique, plus rapide et tactiquement plus exigeante que tout ce qu’il a connu. Dans une équipe en pleine construction, Tracy doit apprendre à s’adapter, à gagner du temps de jeu et à s’intégrer dans un collectif qui peine encore à trouver son identité.
Lors de la saison 1997-1998, sa première en NBA, McGrady joue 64 matchs pour une moyenne de 13 minutes, 7 points, 4 rebonds et 1,5 passe. Bien que ses statistiques soient modestes, il offre régulièrement des séquences qui laissent entrevoir son immense potentiel, notamment grâce à sa capacité à réaliser des dunks spectaculaires, à bloquer des tirs et à défendre sur plusieurs postes grâce à sa mobilité et sa taille.
La saison suivante, 1998-1999, écourtée par le lockout NBA, est marquée par un léger progrès : il augmente son temps de jeu et commence à gagner la confiance de ses entraîneurs, qui voient en lui un futur cadre. Sa polyvalence devient un atout majeur, lui permettant de jouer des postes 1 à 4 selon les besoins. Cependant, McGrady reste encore irrégulier, alternant les coups d’éclat avec des matchs plus discrets.
Tout change véritablement lors de la saison 1999-2000, qui marque sa troisième année en NBA. Cette saison-là, les Raptors réalisent un coup de maître en draftant Vince Carter, un autre phénomène athlétique et scoreur hors pair. McGrady et Carter, cousins éloignés dans la vie, forment un duo jeune, explosif et terriblement excitant pour les fans. Grâce à leur alchimie et leur complémentarité, Toronto devient l’une des équipes les plus spectaculaires de la ligue, attire l’attention des médias et se qualifie pour les playoffs pour la première fois de son histoire.
Durant cette saison, McGrady affiche une moyenne de 15,4 points, 6,3 rebonds et 3,3 passes en seulement 31 minutes par match. Il s’affirme comme un joueur complet, capable de marquer, de défendre et de créer pour ses coéquipiers. Sa capacité à réaliser des actions décisives dans les moments clés devient un atout précieux pour les Raptors. Cependant, malgré cette progression et le plaisir qu’il prend à jouer avec Vince Carter, McGrady aspire à un rôle plus central que celui de second violon.
Cette volonté de devenir le leader d’une franchise le pousse à ne pas prolonger avec Toronto à l’issue de son contrat rookie. À l’été 2000, il devient agent libre et choisit de rejoindre le Orlando Magic, qui lui propose un rôle de franchise player et un contrat à la hauteur de son talent. Ce choix marque la fin de son aventure avec les Raptors, une période certes courte mais qui aura permis à McGrady de se faire un nom et de préparer le terrain pour l’explosion qui suivra en Floride.
En trois saisons à Toronto, McGrady aura participé à 192 matchs, connu ses premiers playoffs et posé les bases de son style unique : un ailier de grande taille, capable de tout faire sur un terrain, et déjà doté d’un potentiel que beaucoup d’observateurs considéraient comme illimité.
L’explosion à Orlando
Le transfert de Tracy McGrady au Orlando Magic, à l’été 2000, marque un tournant décisif dans sa carrière et le point de départ de son ascension au rang de superstar NBA. Après trois saisons à Toronto, où il s’était affirmé comme un jeune joueur prometteur mais encore dans l’ombre de Vince Carter, McGrady souhaite devenir le leader d’une équipe. Orlando lui offre cette opportunité, avec un contrat massif de 7 ans et 93 millions de dollars, symbole de la confiance placée en lui comme franchise player.
À son arrivée, le Magic prévoit de construire un big three autour de McGrady, Grant Hill (arrivé de Detroit) et Tim Duncan, mais le pivot des Spurs finit par rester à San Antonio. Malgré cela, Orlando fonde son avenir sur le duo McGrady-Hill. Malheureusement, Hill est rapidement victime de blessures à répétition et ne peut pas contribuer comme prévu. McGrady doit donc assumer presque seul la lourde tâche de porter la franchise, un rôle qu’il endosse avec brio.
Dès la saison 2000-2001, McGrady explose : il termine avec 26,8 points, 7,5 rebonds, 4,6 passes et 1,5 contre de moyenne. Il est sélectionné pour son premier All-Star Game et remporte le titre de NBA Most Improved Player (joueur ayant le plus progressé), récompensant sa métamorphose en superstar. Sa polyvalence, son tir extérieur, sa capacité à attaquer le cercle et sa défense en font rapidement l’un des meilleurs ailiers de la ligue.
Les saisons suivantes confirment son statut d’élite. En 2002-2003, il réalise sa meilleure saison individuelle avec 32,1 points de moyenne, ce qui lui permet de décrocher son premier titre de meilleur marqueur de la NBA. Cette saison, il devient le plus jeune joueur de l’histoire à finir une saison NBA avec plus de 30 points par match, un exploit qui illustre son impact offensif phénoménal. Il remporte à nouveau le titre de meilleur marqueur en 2004 avec 28 points de moyenne.
Durant ses quatre saisons au Magic, McGrady réalise plusieurs performances mémorables :
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Le 10 mars 2004, il inscrit 62 points contre les Washington Wizards, établissant un record en carrière et un des meilleurs totaux de points de la décennie 2000.
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Il enchaîne de multiples matchs à plus de 40 points, dont plusieurs en back-to-back, démontrant sa régularité et sa capacité à prendre feu.
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Il participe à quatre All-Star Games consécutifs (2001-2004), où il brille chaque fois par son sens du spectacle.
En dépit de ses exploits individuels, McGrady et le Magic ne parviennent pas à passer le premier tour des playoffs. L’équipe, affaiblie par les blessures de Hill et un effectif limité, manque de profondeur et de soutien pour accompagner T-Mac. La saison 2003-2004 se termine même sur un échec cuisant, Orlando affichant le pire bilan de la ligue (21-61), malgré un McGrady au sommet de son art.
Frustré par les échecs collectifs et désireux de rejoindre une équipe plus compétitive, McGrady demande un transfert. À l’été 2004, il est échangé aux Houston Rockets dans un deal majeur impliquant notamment Steve Francis, changeant ainsi de conférence et entamant un nouveau chapitre de sa carrière.
Impact de son passage à Orlando
L’explosion de Tracy McGrady au Magic l’a définitivement inscrit parmi les superstars NBA des années 2000. C’est à Orlando qu’il a confirmé toutes les promesses entrevues à Toronto, devenant l’un des joueurs les plus spectaculaires et efficaces de la ligue. Son style de jeu, fait de crossovers, de tirs en suspension impossibles et de dunks ravageurs, en a fait un des joueurs les plus redoutés.
Il est aussi devenu un modèle pour une génération entière de jeunes fans, qui voyaient en lui le joueur parfait : grand, élégant, explosif, et capable de dominer à n’importe quel moment. Ces années ont façonné la légende de T-Mac, qui restera à jamais associé au Magic et à son maillot bleu emblématique.
L’ère Rockets et ses exploits historiques
À l’été 2004, Tracy McGrady rejoint les Houston Rockets dans le cadre d’un échange majeur qui envoie notamment Steve Francis à Orlando. Cette transaction marque le début d’un nouveau chapitre pour McGrady, qui espère enfin dépasser le premier tour des playoffs en rejoignant une équipe plus compétitive. À Houston, il retrouve un pivot dominant en la personne de Yao Ming, formant avec lui l’un des duos les plus prometteurs de la NBA du milieu des années 2000.
Dès ses débuts avec les Rockets, McGrady confirme qu’il est au sommet de son art. Lors de la saison 2004-2005, il termine avec des moyennes de 25,7 points, 6,2 rebonds et 5,7 passes. Cette même saison, il entre dans la légende avec l’un des exploits les plus fous de l’histoire moderne de la NBA : le 9 décembre 2004, face aux San Antonio Spurs, McGrady inscrit 13 points en seulement 35 secondes, transformant une défaite certaine en victoire inespérée pour les Rockets (81-80). Dans cette séquence irréelle, T-Mac aligne quatre tirs à trois points dont un avec la faute, provoquant l’explosion du Toyota Center et laissant le public, les commentateurs et les joueurs adverses sous le choc. Cet exploit reste aujourd’hui encore l’un des moments les plus iconiques de l’histoire de la NBA.
Sous les couleurs des Rockets, McGrady maintient un niveau de performance exceptionnel. Entre 2004 et 2008, il tourne en moyenne à plus de 24 points par match, continuant à impressionner par sa capacité à scorer dans toutes les situations. Son entente avec Yao Ming, bien que souvent perturbée par les blessures de l’un ou l’autre, fait de Houston une équipe redoutable, capable de rivaliser avec les meilleures formations de la Conférence Ouest.
En 2007-2008, McGrady et les Rockets signent l’une des séries de victoires les plus impressionnantes de l’histoire de la ligue : 22 succès consécutifs, la deuxième plus longue série jamais réalisée en NBA à l’époque. Bien qu’il manque souvent Yao Ming pendant cette période, McGrady prend les commandes de l’équipe et enchaîne des performances de très haut niveau. Cette série propulse Houston au rang de prétendant sérieux dans l’Ouest et montre la capacité de McGrady à porter une équipe sur ses épaules.
Malheureusement, la carrière de T-Mac à Houston est également marquée par des blessures récurrentes. Dès la saison 2005-2006, il est confronté à des problèmes de dos chroniques qui limitent sa mobilité et sa régularité. Ces blessures s’aggravent au fil des années, nécessitant des périodes prolongées d’absence et plusieurs interventions chirurgicales. La frustration est d’autant plus grande que, lorsque McGrady et Yao sont tous deux en bonne santé, Houston se montre capable de battre n’importe quelle équipe, mais ces occasions sont trop rares.
Sur le plan collectif, McGrady ne parvient jamais à franchir le premier tour des playoffs avec les Rockets, malgré plusieurs séries acharnées, comme celles face aux Dallas Mavericks en 2005 ou au Utah Jazz en 2007. Ces échecs répétés deviennent une source de critiques et renforcent l’image d’un joueur talentueux mais maudit en postseason, un constat souvent injuste compte tenu des blessures et du manque de profondeur de ses équipes.
La fin de son aventure à Houston est progressive et douloureuse : diminué physiquement, McGrady joue de moins en moins, et la franchise entame une reconstruction en misant sur de nouveaux talents. Il est finalement transféré aux New York Knicks en 2010, marquant la fin de son époque à Houston.
Impact et héritage de son passage aux Rockets
Malgré les blessures et les déceptions en playoffs, l’ère Rockets de Tracy McGrady a solidifié son statut de superstar et offert certains des moments les plus mémorables de sa carrière. Le duo qu’il formait avec Yao Ming reste iconique et illustre la vision d’une équipe capable de rivaliser avec les géants de l’Ouest, comme les Spurs, les Suns ou les Lakers.
L’exploit des 13 points en 35 secondes est aujourd’hui encore un symbole de la capacité de McGrady à renverser un match à lui seul, et a contribué à forger sa légende auprès des fans de Houston et de tous les amateurs de basket. Son passage aux Rockets a également inspiré de nombreux joueurs, qui citent sa détermination et son talent comme une référence.
Tracy McGrady reste à jamais associé à la période faste des Rockets des années 2000, et son maillot numéro 1 figure parmi ceux que les supporters aimeraient voir honoré au Toyota Center, en hommage à ses exploits et à son apport à la franchise.
Style de jeu et qualités
Le style de jeu de Tracy McGrady était unique et l’a imposé comme l’un des joueurs les plus redoutés et spectaculaires de sa génération. Son arsenal offensif varié, sa polyvalence exceptionnelle et son élégance sur le terrain en faisaient un cauchemar pour les défenses adverses et un plaisir à regarder pour les fans. McGrady a redéfini le poste d’ailier, alliant taille, technique et créativité, et inspirant toute une génération de joueurs.
L’une des principales qualités de McGrady était sa capacité à scorer dans toutes les situations. Capable de marquer en isolation, en sortie d’écran ou en transition, il possédait un premier pas explosif et un dribble fluide qui lui permettaient de battre presque n’importe quel défenseur en un contre un. Sa palette offensive comprenait un tir à mi-distance létal, un tir à trois points fiable et une finition au cercle spectaculaire grâce à son envergure et son timing.
Son tir en suspension, particulièrement lorsqu’il le décalait en arrière (fadeaway), était l’une de ses signatures et pratiquement impossible à contrer pour ses adversaires. Avec ses 2,03 m, McGrady pouvait armer ses tirs au-dessus de la plupart des défenseurs, et sa coordination lui permettait de les prendre même en mouvement ou sous la pression. Il maîtrisait également à la perfection le crossover, qu’il utilisait pour créer de l’espace face aux défenseurs les plus rapides.
En plus de ses qualités de scoreur, McGrady était un excellent passeur pour un ailier. Ses moyennes de plus de 4 passes décisives sur l’ensemble de sa carrière témoignent de sa vision de jeu et de sa capacité à impliquer ses coéquipiers. Il pouvait initier le jeu en tant que point forward, un rôle précurseur de ce que l’on voit aujourd’hui chez certains ailiers stars. Sa lecture des défenses et sa capacité à ajuster ses décisions en faisaient un joueur capable d’alterner entre scoreur principal et créateur selon les besoins de son équipe.
Défensivement, McGrady avait les outils pour être redoutable : avec son envergure, sa vitesse latérale et son timing, il était capable de défendre sur plusieurs postes, d’intercepter les passes et de contrer des tirs, notamment en aide défensive. Lorsqu’il était pleinement concentré, il pouvait verrouiller son adversaire direct et peser sur le jeu des deux côtés du terrain. Il n’était pas rare de le voir enchaîner une interception puis conclure l’action par un dunk spectaculaire de l’autre côté du terrain.
Sa polyvalence était sans doute l’une de ses plus grandes forces. McGrady pouvait jouer arrière, ailier ou ailier fort selon les line-ups, ce qui permettait à ses coachs de l’utiliser dans des configurations variées. Il pouvait dominer le jeu en isolation, porter la balle comme un meneur, ou punir les défenses en catch and shoot, ce qui faisait de lui un joueur pratiquement impossible à défendre sur la durée d’un match.
Athlétiquement, McGrady était un phénomène : il combinait détente verticale, rapidité et coordination dans un corps longiligne qui le rendait unique. Sa fluidité de mouvement, presque féline, tranchait avec la puissance brute d’autres scoreurs comme Kobe Bryant ou Dwyane Wade. Son style était plus aérien, plus élégant, donnant l’impression qu’il se déplaçait sans effort sur le parquet.
Mentalement, McGrady avait la capacité de prendre feu et de dominer des matchs entiers, comme en témoigne son incroyable séquence de 13 points en 35 secondes face aux Spurs en 2004. Il possédait un sang-froid et une confiance inébranlable dans les moments décisifs, capable de prendre les plus gros tirs en fin de match. Sa capacité à élever son niveau de jeu dans les moments clés faisait de lui un véritable closer.
En résumé, le style de jeu de Tracy McGrady était un mélange rare de technique, d’athlétisme et de créativité. Ses qualités de scoreur, de passeur et de défenseur polyvalent, combinées à une élégance incomparable, l’ont imposé comme l’un des ailiers les plus dominants et les plus spectaculaires de l’histoire de la NBA. Son style a marqué son époque et continue d’influencer les jeunes joueurs d’aujourd’hui.
Distinctions et records
Tout au long de sa carrière, Tracy McGrady a accumulé de nombreuses distinctions individuelles et signé des performances historiques qui témoignent de son immense talent. Bien qu’il n’ait jamais remporté de titre NBA, son palmarès individuel figure parmi les plus impressionnants des années 2000 et lui a permis de s’imposer comme l’un des meilleurs scoreurs de l’histoire de la ligue.
Voici un aperçu détaillé de ses principales distinctions et records :
Titres individuels majeurs :
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Most Improved Player (2001) : élu joueur ayant le plus progressé en 2001 après sa première saison au Orlando Magic, où il passe de jeune espoir à superstar avec une moyenne de 26,8 points.
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Meilleur marqueur NBA (2003 et 2004) : T-Mac décroche deux titres consécutifs de meilleur scoreur de la ligue, avec 32,1 points de moyenne en 2002-2003 (record en carrière) et 28 points en 2003-2004.
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7 sélections All-Star (2001-2007) : présent chaque année au match des étoiles pendant sept saisons consécutives, McGrady a brillé par ses performances et a souvent offert des actions spectaculaires lors de ces rencontres de prestige.
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7 sélections All-NBA :
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2 fois dans la First Team (2002, 2003)
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3 fois dans la Second Team (2001, 2004, 2007)
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2 fois dans la Third Team (2005, 2008)
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Performances marquantes :
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62 points en un match : le 10 mars 2004, face aux Washington Wizards, McGrady établit son record en carrière avec 62 points, la deuxième meilleure performance individuelle des années 2000 après Kobe Bryant.
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13 points en 35 secondes : le 9 décembre 2004 contre les Spurs, T-Mac réalise l’un des exploits les plus spectaculaires de l’histoire de la NBA en marquant 13 points en 35 secondes, renversant le match à lui seul.
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Plus jeune joueur des Raptors à signer un double-double : à seulement 18 ans et 327 jours, McGrady devient le plus jeune joueur de l’histoire de la franchise à réaliser un double-double (10 points et 11 rebonds).
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Plus de 18 000 points en carrière NBA : il termine sa carrière avec 18 381 points en saison régulière, soit une moyenne de 19,6 points par match en 938 rencontres.
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8 matchs à 50 points ou plus : dont plusieurs avec le Magic, confirmant son statut de scoreur d’exception.
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Série de 14 matchs consécutifs à 30 points ou plus en 2003 : lors de sa saison à 32,1 points de moyenne, il enchaîne une série exceptionnelle, illustrant sa capacité à dominer sur la durée.
Autres distinctions et honneurs :
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Intrônisé au Hall of Fame en 2017 : en reconnaissance de son impact sur la NBA et de sa carrière exceptionnelle, McGrady est introduit au Naismith Memorial Basketball Hall of Fame, rejoignant les plus grandes légendes de l’histoire du basket.
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Maillot n°1 honoré par les fans des Rockets : bien que son numéro n’ait pas été officiellement retiré, le n°1 de McGrady est considéré comme emblématique à Houston, où il a marqué les esprits.
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Membre du club des joueurs ayant signé une saison à plus de 30 points de moyenne : un cercle très restreint réservé aux plus grands scoreurs de l’histoire.
Classements historiques :
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Parmi les 10 meilleurs marqueurs de la NBA durant plusieurs saisons consécutives au début des années 2000.
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Un des rares joueurs à combiner plus de 18 000 points, 5 000 rebonds et 4 000 passes en carrière, montrant son incroyable polyvalence.
Signification de ses distinctions
Les distinctions et records de Tracy McGrady illustrent son incroyable talent et son impact sur la NBA. Elles témoignent de sa capacité à dominer la ligue individuellement et à marquer l’histoire du basket, malgré l’absence de titre collectif. Sa carrière est un modèle de réussite pour les joueurs issus du lycée, et son palmarès individuel a contribué à forger sa légende auprès des fans et des experts.
Blessures et fin de carrière
Si Tracy McGrady est reconnu comme l’un des talents les plus brillants de sa génération, sa carrière a malheureusement été marquée par des blessures récurrentes qui l’ont empêché de concrétiser tout son potentiel et de porter ses équipes au plus haut niveau collectif. Ces problèmes physiques, apparus précocement, ont limité sa longévité au sommet et constituent l’un des grands regrets de l’histoire moderne de la NBA.
Les premières alertes surviennent dès la fin de ses années au Orlando Magic. En 2003-2004, alors qu’il réalise sa meilleure saison individuelle (32,1 points de moyenne), McGrady commence à ressentir des douleurs chroniques au dos. Ces douleurs deviennent rapidement un problème récurrent, nécessitant des soins constants et l’obligeant parfois à manquer plusieurs matchs consécutifs.
À son arrivée aux Houston Rockets en 2004, il semble initialement retrouver la forme et réalise des saisons pleines, mais dès 2005-2006, ses soucis de dos s’intensifient. Il doit s’absenter pendant de longues périodes, et son retour est souvent suivi de nouvelles blessures. Ces problèmes limitent sa mobilité, l’empêchent de retrouver sa vitesse et son explosivité, et affectent progressivement sa confiance. En parallèle, McGrady connaît des douleurs aux genoux qui finissent par nécessiter une intervention chirurgicale, notamment une microfracture au genou gauche en 2009, une opération lourde pour un joueur qui dépend autant de ses appuis et de son explosivité.
Ces blessures compromettent la capacité de McGrady et des Rockets à rivaliser en playoffs. Entre 2005 et 2008, Houston est souvent privée soit de T-Mac, soit de Yao Ming, voire des deux, au moment décisif de la saison. Leur série de 22 victoires consécutives en 2008, qui reste l’un des grands exploits collectifs de la décennie, se termine sans McGrady ni Yao sur le terrain lors de l’élimination au premier tour, symbole cruel des difficultés physiques qui hantent la franchise.
À partir de la saison 2008-2009, McGrady ne parvient plus à enchaîner. Ses statistiques chutent progressivement, son temps de jeu se réduit, et son rôle au sein de l’équipe devient secondaire. En février 2010, il est transféré aux New York Knicks, où il tente de se relancer, mais il n’y parvient pas, affichant des moyennes très en deçà de ses standards (9,4 points en 24 matchs).
Après New York, McGrady signe un court contrat avec les Detroit Pistons pour la saison 2010-2011. Utilisé dans un rôle de vétéran, il montre par intermittence qu’il peut encore contribuer, mais son corps ne lui permet plus de supporter le rythme soutenu de la NBA. Il rejoint ensuite les Atlanta Hawks pour la saison 2011-2012, où il évolue principalement en sortie de banc. Là encore, il peine à retrouver sa régularité et se contente d’apporter son expérience dans un rôle limité.
En 2013, McGrady rejoint les San Antonio Spurs en fin de saison, espérant enfin disputer un long parcours en playoffs. Bien qu’il participe aux Finales NBA 2013 face au Miami Heat de LeBron James, il n’entre pratiquement pas en jeu, et les Spurs s’inclinent en sept matchs après une série mémorable. Ce sera la dernière apparition officielle de Tracy McGrady sur un parquet NBA.
Peu après ces Finales, T-Mac annonce sa retraite de la NBA en août 2013, mettant un terme à une carrière de 16 saisons marquée par un talent exceptionnel, mais aussi par une série de blessures qui l’ont empêché d’écrire son nom au palmarès collectif de la ligue.
Conséquences des blessures sur son héritage
Les blessures de McGrady ont nourri le débat sur son héritage : nombreux sont ceux qui estiment qu’avec une santé préservée, il aurait pu devenir l’un des meilleurs scoreurs de tous les temps et mener son équipe au titre NBA. Malgré cela, il reste dans les mémoires comme l’un des joueurs les plus spectaculaires, capable de renverser un match à lui seul et d’éblouir les foules par son style unique.
Son intronisation au Hall of Fame en 2017 a consacré la reconnaissance de son talent et de son impact sur la ligue, malgré une carrière collective inachevée. Son histoire symbolise à la fois la grandeur et la fragilité du destin d’une superstar NBA.